Natif des Mauges, Olivier GABORY a déjà rédigé plusieurs sujets pour ce territoire, sur des thèmes variés (toponymie, patrimoine, sciences naturelles). Amateur d’archéologie, il a co-fondé en 2004 l’association RABLE : « Recherches Archéologique dans le Bassin de la Loire et de l’Evre ».
Il nous présente le sujet de sa conférence :
« L’histoire des Mauges avant l’Histoire »
Territoire rural inclus dans l’Arrondissement de Cholet (quart sud-ouest du Maine-et-Loire), le pays des Mauges -peu desservi par les voies de communication de l’époque- a suscité peu d’intérêt de la part des archéologues des XIXe et début de XXe siècles. Seules quelques monographies locales et de rares inventaires départementaux (Olivier Desmazières pour la préhistoire en 1918 et 1926, puis la protohistoire (1911 et 1921) et plus près de nous Gérard Cordier et Michel Gruet en 1975 (pour l’Âge du Bronze et premier Âge du Fer) font état de découvertes pour cette partie armoricaine du département.
Pourtant, le travail d’inventaire des collections publiques et privées mené par Jean Mornand (entre 1973 et 2017) et plus près de nous, la démarche de sciences participatives consacrée aux haches polies engagé par le CPIE Loire Anjou (2017 – 2019) ont révélé une réelle densité de témoignages.
Si l’inventaire d’un objet seul trouvé par définition hors contexte stratigraphique (la quasi-totalité des informations provient d’agriculteurs et de jardiniers), n’offre qu’un intérêt limité, sa comparaison avec plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’objets « analogues » permet de réelles mises en perspective. Lorsqu’une hache est empruntée, elle est mesurée, pesée et analysée précisément (roche, traces…) et sa description fait l’objet d’une fiche remise à son inventeur.
C’est cette histoire des tout premiers témoignages (du paléolithique jusqu’au second Âge du Fer) que synthétise notre ouvrage. Loin des livres académiques sur le sujet, il propose de dresser -au plus proche des habitants- et à l’échelle des 64 communes historiques- une synthèse des découvertes réalisées depuis deux siècles et les enseignements que l’on peut en tirer.
Depuis la parution de cet ouvrage, en avril dernier, alors que nous croyions avoir recueilli la quasi-totalité des renseignements possibles, chaque semaine de nouveaux témoignages nous arrivent, attestant localement d’une surprenante densité d’objets (plus de 400 haches polies à Jallais et à Valanjou pour 2400 inventoriées au total dans les Mauges). Peu de départements peuvent faire état d’une telle finesse de renseignements. Mais surtout, au-delà des éléments scientifiques obtenus, c’est la rencontre entre archéologues et population d’un territoire, qui nous semble prometteuse.