« Le mégalithisme dans le monde »

Dimanche 12 Mars 2023 , à partir de 15h00 : Jean-Marc LARGE, archéologue, chercheur associé à l’Université de Rennes nous fera une conférence :

« Mégalithes dans le Monde »

  D’horizons rêvés en paysages méconnus, « Mégalithes dans le Monde » est une invitation au voyage.

  La conférence fait le point sur les travaux de 150 chercheurs qui ont permis la réalisation d’un ouvrage de 1400 pages, sorti en août 2022. Il rend compte des dernières recherches sur les mégalithes et sur leurs bâtisseurs, au présent comme au passé, illustrant toute leur diversité, région par région. Donnant un supplément d’âme à l’ensemble de ces pierres faussement inanimées, ces regards singuliers offrent de nouvelles perspectives avec des traditions mégalithiques de chronologies variées et d’origines diverses. Certaines sont familières et bien documentées, mais d’autres méritent tout autant une attention particulière et sont souvent nouvelles et méconnues pour la plupart d’entre nous.

  Nous essaierons de balayer un certain nombre d’affirmations qui permettent de mieux cerner la problématique. Il ne s’agira pas de visiter toutes les parties du monde qui recèlent des mégalithes (la conférence n’y suffirait pas tant le sujet est vaste) mais d’illustrer par des exemples ce phénomène complexe présent dans beaucoup de régions du monde et couvrant de grandes périodes chronologiques.

  Ces monuments mettent en scène des grosses pierres peu ou pas façonnées. Il s’agira de mieux approcher le pourquoi d’un tel choix.

  La question de la terminologie pour ces architectures ne fait que rarement l’unanimité tant la diversité est grande. Mais, de manière générale et à peu près admise, on distingue :

   . Les pierres dressées (« menhirs ») qui peuvent être isolées, disposées en lignes droites ou courbes, simples ou multiples. On a tous en tête les files de pierres dressées de Carnac, mais aussi de Hartashen en Arménie, ou Doring au Tibet, ou Mohandid al-Hamli au Yémen…

   . Les chambres funéraires (« dolmens ») aux plans circulaires, quadrangulaires, polygonaux, avec des cellules multiples… Elles peuvent être construites avec des grosses pierres, entièrement ou partiellement et souvent (mais pas toujours) recouvertes avec un tumulus de terre (tertre) ou de pierres (cairns) qui peut être façadé et prendre une forme circulaire, rectangulaire, trapézoïdale… Le tumulus peut être disproportionné par rapport à l’emprise de la chambre funéraire. L’accès à la chambre funéraire peut se faire par un couloir et/ou par déplacement d’un bloc. Le contour peut être bouché par un muret voire un bouchon. Dans le cas où le tumulus existe, la chambre n’est pas visible.

  Certaines de ces pierres, qu’elles soient dressées ou bien faisant partie d’une sépulture, peuvent présenter des signes gravés ou peints. Il peut s’agir de véritables stèles (sud de l’Ethiopie).

  Les plus anciens monuments mégalithiques sont datés du 10^è millénaire avant notre ère (Göbekli Tepe en Turquie). La façade Atlantique a reçu aussi les plus anciens mégalithes d’Europe à partir du 5^è millénaire avant notre ère.

  De nombreuses architectures sont rattachées au mégalithisme mais ne mettent pas forcément en scène des « grosses pierres ». Elles sont très variées dans leur forme et relèvent aussi de traditions académiques qui sont aussi très diversement appréciées par les chercheurs de différents pays.

  Les mégalithes méritaient une redéfinition plus large pour sortir du ghetto linguistique, voire ésotérique, qui encombrait nos esprits. Il ne s’agit certainement pas d’un phénomène unique, fruit d’un peuple ou d’une civilisation mégalithique. Mais l’ouvrage qui a été réalisé offre un cadre général à la réflexion qui précédemment n’existait pas, et éclaire chaque cas particulier différemment. Un tel recueil d’informations détaillées, pour la première fois disponible, sera essentiel pour quiconque s’intéresse aux mégalithiques, et à leurs bâtisseurs, débouchant sur une vision totalement renouvelée d’une pratique présente, à différentes époques, sur tous les continents.

  L’ouvrage est édité en français par l’Association des Publications Chauvinoises, et en anglais par Archaeopress Publishing Ldt.