18 décembre
avec Romain Pigeaud et Hervé Paitier
Grotte ornée 2.0 :
les nouvelles recherches
et nouveaux questionnements
autour de l’art paléolithique
La révolution numérique, les nouveaux outils d’analyses, ont profondément modifié notre vision de l’art pariétal paléolithique. Au travers de quelques exemples, nous vous proposons ici de découvrir les nouveaux axes de la recherche, qui nous rapprochent encore plus de la réalité pratique et symbolique des premiers artistes de l’Humanité.
De plus, à cette occasion, Romain Pigeaud sera accompagné d’Hervé Paitier, l’éminent photographe du Service Régional d’Archéologie qui vous présentera, en avant-première, la 3D de la Grotte Mayenne-Sciences.
Romain Pigeaud
Chercheur associé
UMR 6566 « CReAAH », Université de Rennes-1
20 novembre 2016 avec Denis CRABOL
La découverte d’un site majeur
en matière de gravures rupestres :
la Cerdagne.
Les gravures rupestres de Cerdagne,
une longue et passionnante histoire
Pendant plus de 30 ans, à la suite des premiers travaux de Jean Abelanet sur le sujet, Pierre Campmajo s’est passionné pour les gravures rupestres des montagnes catalanes, françaises ou espagnoles, situées à l’est des Pyrénées. Dans ces recherches, il a souvent été accompagné par l’archéologue Denis Crabol, président du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques de Cerdagne (GRAHC), ainsi que par d’autres chercheurs, notamment Christine Rendu, chargée de recherches au CNRS.
Ces trente années, et les suivantes, ont ainsi permis de découvrir près de 50 sites sur lesquels ont été relevés, photographiés et étudiés plus de 10 000 dessins. Les plus anciens datent de la période ibère, vers 200 av. J.-C., probablement de ce moment où, après les guerres puniques et la victoire des Romains sur les Carthaginois d’Hannibal, certaines populations ibères se réfugient dans les zones montagneuses : une première « retirada » en quelque sorte. Les plus récents ont été tracés de nos jours. Entre les deux, les gravures font la part belle au Moyen Âge, période où de véritables tableaux ont été figés sur la pierre : chasse au cerf, guerriers à cheval ou posant avec leurs armes, toutes ces scènes regorgeant de signes symboliques et religieux, preuves, s’il en fallait, que ces sites sont des lieux à vocation cultuelle.
Les écritures ibères, qui ont permis de dater les premières gravures, sont tout à fait exceptionnelles. Elles représentent le corpus le plus important connu jusqu’à ce jour dans la sphère ibérique. Etudiée tour à tour par Jurgën Untermann, professeur de Linguistique comparée des langues indo-européennes à l’Université de Cologne, puis par Javier Velaza, professeur de Philologie latine à l’Université de Barcelone et enfin par Joan Ferrer, chercheur au groupe Littera, cette langue, qui est encore l’une des rares non déchiffrées au monde, commence petit à petit à livrer ses secrets.
Avec 10 000 gravures, la Cerdagne compte parmi les sites majeurs, au même titre que la vallée des Merveilles, dans les Alpes, ou la forêt de Fontainebleau. Il faut, hors de l’hexagone, aller loin pour trouver des ensembles de cette ampleur : Foz Côa au Portugal, Val Camonica, en Italie, ou encore les ensembles de gravures runiques du nord de l’Europe.
Pierre Campmajo, dans le but, aussi, de communiquer ces recherches, a présenté une thèse de doctorat de 1 240 pages, soutenue en 2008 à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales sous la direction de Jean Guilaine, professeur au Collège de France : ce travail est un apport considérable pour toute la communauté des chercheurs. Un résumé de cette thèse sera ultérieurement publié aux éditions Trabucaire de Perpignan en 2012, intitulé « Ces Pierres qui nous parlent – Les gravures rupestres de Cerdagne (Pyrénées orientales) des ibères à l’époque Contemporaine ». Ce livre, qui est accessible au grand public, est non seulement un ouvrage d’érudition mais aussi de curiosité.
À la suite de cette thèse, depuis 2010, un programme d’étude pour la conservation des gravures rupestres de Cerdagne, du Capcir et du Haut-Conflent et des données archéologiques associées, est donc mené par le Service Régional de l’Archéologie ( qui a en charge la gestion de ce territoire et la conservation des sites archéologiques), ainsi que par le Centre Nationalde Préhistoire (pour son expérience dans l’étude et la conservation de l’art rupestre au titre de sa compétence nationale au sein du Ministère de la Culture et de la Communication) et ce, en collaboration avec le GRAHC. Ceux-ci, sous la direction scientifique de Pierre Campmajo, ont donc, durant cette période, mené l’inventaire et l’étude de ces roches. Ce programme a également été inscrit au rang des orientations prioritaires 2013/2015 de la Sous-Direction de l’Archéologie (Ministère de la Culture et de la Communication) au titre des « actions portant sur l’expertise, sur la coordination scientifique et technique mais aussi sur les travaux de recherche ».
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16 Octobre 2016
avec Cyrille Chaigneau
Néolithi… quoi ? Miscellanées néolithiques
Quelle chance de travailler dans un musée comme celui de Carnac, quand on se passionne comme moi, depuis 30 ans, pour l’archéologie préhistorique ! Un musée est un espace de rencontres, de découvertes, d’émotions, de savoirs, de connaissances, d’émerveillements… C’est aussi un outil au service de la recherche… C’est surtout un moyen de distanciation et de mise en perspective.Cette causerie n’a pas d’autre ambition que de vous faire partager, sous forme d’une revue de presse, voire d’un éditorial, un an de lectures, d’enthousiasmes, de rencontres avec des chercheurs, d’interrogations, de débats passionnés, d’expérimentation en archéologie et de recherche de terrain… autour de cette seule question… C’est quoi le Néolithique ? Comment nos ancêtres passent-ils, il y a 7000 ans, dans le Morbihan sud, de leur statut multimillénaire de ramasseurs, de collecteurs, au statut de producteurs… Comment inventent-ils, dans la première moitié du 5ème millénaire avant notre ère, les premières sociétés complexes, bouleversant leur environnement par une explosion monumentale inédite ?Je vous invite donc à une promenade, non pas dans LE Néolithique, mais dans LES Néolithiques…Nos guides seront, entre autres, Marie Vourc’h dont les travaux expérimentaux viennent renouveler en profondeur nos connaissances sur les gravures des architectures monumentales du Morbihan sud dans le 5ème millénaire avant l’ère commune. Nous croiserons aussi les travaux d’Eric Huyssecom qui interroge nos certitudes sur le Néolithique depuis son terrain de recherche africain.
L’archéologie préhistorique ne lit qu’à grand peine le fait social… C’est ici que l’apport de l’ethnographie est incontournable… Nous réfléchirons avec quelques grands anciens, disparus ou toujours bien vivants, tels Pierre Clastres ou Maurice Godelier, à la question de la « production des grands hommes ». Nous approcherons aussi les passionnantes observations de Tara Steimer sur les mégalithismes contemporains de l’archipel indonésien. A la lumière de découvertes récentes, nous reparlerons aussi de la place centrale qu’occupe le sel dans le Néolithique européen et finirons par un collage d’images gravées inédites, issues de la pensée symbolique des Néolithiques, tant en Bretagne qu’en Région parisienne…. Et oui… quelques cachalots continuent encore de s’échouer sur les rivages des imaginaires collectifs de nos ancêtres… et de nos contemporains !
12 juin 2016
Accueil et départ devant la Maison de la Forêt du GAVRE à 9h30.
Le matin :
Arrêt au hameau du Haut-Luc pour une observation de pierres non inventoriées. Pierres proche du hameau du Haut-Luc (LE GAVRE)
Ensuite direction la forêt du Gâvre avec la visite de l’alignement du Pilier (Bronze ancien : résumé des premières études dans le feuillet ArchéoSciences 37/2013) et pique-nique sur place Site du Pilier (forêt du GAVRE)
L’après–midi :
Visite du site de Pont Veix et franchissement du Don de l’ancienne voie gallo-romaine (Conquereuil).
Arrêt au menhir de la Drouetterie (Vay).
Site métallurgique (fer).
Au retour, visite de la Maison de la Forêt et du Musée Benoist (à voir : les collections de haches polies de Paulin Benoist).
Accompagnateur : Jean-Paul LEROUX de la Maison de la Forêt et du Musée Benoist
Site du Pilier (forêt du GAVRE)
22 mai 2016
Présenté par Donatien Bonamy,
étudiant en Master Recherche Spécialité Archéologie
des Sociétés et Territoires en France Métropolitaine, à l’Université de Nantes.
« Roches gravées à Piriac-sur-Mer,
Loire-Atlantique.
Les Pierres du Méniscoul
et les Cartes du Diable,
un nouveau regard sur deux entités archéologiques singulières. »
Grâce au développement des outils numériques, l’étude réalisée sur les blocs gravés et l’affleurement de la Butte du Méniscoul a permis une nouvelle lecture des gravures.
Celle-ci a confirmé les signes identifiés lors de recherches ultérieures, démontrant la prédominance du cruciforme. L’association de plusieurs techniques liées au numérique a également mis en lumière d’autres signes jusqu’alors inconnus.
Il s’agit d’un ensemble gravé riche et complexe, sans équivalent dans la région pour cette typologie de signes.
Une des pierres du Méniscoul – Donatien Bonamy
17 avril 2016
Lorena Audouard et Benjamin Gehres.
« Archéologie des îles de Bretagne »
Cette communication aborde le thème de l’insularité dans le cadre spécifique des îles bretonnes à la préhistoire/protohistoire. Cette présentation s’appuie sur de récents travaux (Audouard, 2014; Gehres, 2016), dont les apports respectifs (mobilier lithique et analyses archéométriques des pâtes céramiques) renouvellent l’approche de l’archéologie des îles bretonnes. Le cadre chronologique s’étend du début du Néolithique (4 700 avant notre ère) à la conquête romaine. La perspective diachronique permet non seulement de saisir l’évolution des dynamiques insulaires sur le long terme, mais aussi de mettre en perspective des situations qui ont pu évoluer entre des phases d’ouvertures culturelles et de repli économique.
Après avoir réalisé un rappel historiographique des études archéologiques sur les îles de Bretagne, nous plongerons dans le vif du sujet en abordant, dans un premier temps, les travaux de L. Audouard, puis dans un second temps, ceux de B. Gehres.
Du point de vue de l’industrie lithique, quelques disparités entre les îles seront mises en valeur, les îles atlantiques, comme Belle-Île-en-Mer, paraissant plus insérées au sein des réseaux d’échanges que les îles de la mer d’Iroise. La fin du Néolithique semble correspondre à une augmentation significative des échanges, et à une exploitation quasi « industrielle » des matières premières locales (multiplication des amas de débitage, développement des sites à perçoirs abondants).
B. Gehres présentera l’apport des études pétro-archéologiques des céramiques insulaires, en précisant tout d’abord les méthodes utilisées, puis en détaillant les principaux résultats obtenus. Ainsi, grâce aux investigations pétrographiques et chimiques des poteries, nous avons mis en valeur l’exploitation locale des argiles, mais aussi des importations continentales et des échanges entre îles.
Ces études récentes soulignent l’insertion des communautés insulaires au sein de vastes réseaux d’échanges, et relativisent fortement la vision isolationniste de ces populations.
Carte de localisation des îles (source GéoAtlas, complétée par L. Audouard)
20 mars 2016
par Loïc Ménanteau
Les sites préhistoriques de Monte Verde et
Pilauco Bajo (région de los Lagos, Sud du Chili)
et leurs apports archéologiques
sur le peuplement de l’Amérique
Dans le sud du Chili sont localisés deux sites préhistoriques particulièrement importants pour la connaissance du peuplement de l’Amérique. Le premier, celui de Monte Verde, découvert en 1975 (premières fouilles en 1977) à 35 km au nord de Puerto Montt, a permis de mettre au jour des vestiges humains et de les dater d’environ 14 500-14 800 ans BP, âge repoussé à 18 500 ans BP depuis les découvertes effectuées en 2015, mais qui pourraient être encore beaucoup plus anciennes (33 000-35 000 ans BP), ce qui a remis en cause le modèle de la culture Clovis (du nom d’un site du Nouveau Mexique) selon lequel ce peuplement n’aurait commencé qu’après 13 500 ans BP. Le second, celui de Pilauco Bajo, situé sur la rive droite du Río Damas à Osorno, et découvert en 1986, a confirmé les informations recueillies sur le précédent. Nous présenterons les caractéristiques de ces deux sites avec les principaux résultats obtenus au cours des différentes campagnes de fouilles menées sur chacun d’eux, tant d’un point de vue archéologique (outillage lithique et objets en bois, cabanes, empreintes de pieds humains…) que paléontologique (mastodontes, « gonfoterios », camélidés) et environnemental. En conclusion, nous traiterons des apports de ces sites chiliens pour le débat sur l’origine des premiers hommes en Amérique (origines géographiques, migrations sur le continent). Une des hypothèses, migration en provenance d’Asie par le détroit de Béring, puis en suivant, du Nord au Sud, les côtes ouest de l’Amérique, sera analysée.
Occupation et exploitation des ressources marines à l’époque préhispanique sur les côtes de la Isla Grande et Mar de Chiloé (région de los Lagos, sud du Chili).
Orsono Pilauco Bajo – 25/05/2014 – Loïc Ménanteau
De manière complémentaire, nous ferons une brève synthèse sur l’archéologie de la Isla Grande et Mar de Chiloé occupée, selon les données actuelles, depuis environ 6 200 ans BP (site de Puente Quilo, dans la Península de Lacuy, au nord-ouest de Chiloé). Seront présentés les aspects concernant l’exploitation des ressources marines, notamment deux types de structures archéologiques, qui sont très nombreuses sur les côtes « chilotas » : les buttes coquillières et les enclos de pêche (corrales de pesca). L’exposé sera illustré par des cartes et des photos de terrain (prises durant notre séjour d’un an, en 2014-2015, dans l’archipel de Chiloé).
21 février 2016
Assemblées générales 2016
Voici les principaux points à l’ordre du jour :
- Rapports moral et financier de l’année 2015
- Projets pour l’année en cours
- Renouvellement du tiers sortant
- Questions diverses.
Membres du bureau dont le mandat arrive à expiration : Mrs Philippe Forré, Jacques Hermouet, Hubert Jacquet, Claude Lefèbvre, Loïc Ménanteau, Patrick Tatibouët et Philippe Thomas.
De nouvelles candidatures sont donc vivement souhaitées, aussi n’hésitez pas à proposer la vôtre, soit en adressant un courrier au siège social, soit un message via la page « contact » de ce site, soit une demande « verbale » auprès du président ou du secrétaire générale, en début de scéance.
Cotisations 2016 : le bureau va proposer à l’assemblée le passage de la cotisation annelle de 24€ à 25€.
17 janvier 2016
Nous commencerons la nouvelle année avec les traditionnelles communications des adhérents.
1. Deux sites ornés du sud-est de la France, par Patrick Le Cadre
« Les sites ornés de peintures post-glaciaires du sud-est de la France sont généralement méconnus du grand public ; il est vrai que leurs traces sont difficiles à repérer, à quelques exceptions près. Pourtant, leur intérêt est réel. Nous présenterons des photos de deux sites visités récemment : Les Eissartènes (Var) et l’Abri Otello (Bouches-du-Rhône), qui conservent des peintures schématiques attribuées à la période néolithique. »
2. Claude Lefèbvre nous emmènera sur une île méditerranéenne au patrimoine préhistorique important.
“Retour sur les sites préhistoriques de Malte” Quinze ans après un premier voyage, retour sur les sites de l’ile de Malte. De la fin de la dernière ère glacière à nos jours, Malte a été parcourue et occupée par les hommes. Des vestiges retrouvés datent de plus de 12 000 ans. Les périodes citées dans cette présentation s’étendent de – 5 200 à + 700 ans par rapport au début de notre ère.