Conférence d’Alain Froment, ancien responsable des collections d’anthropobiologie du Musée de l’Homme, et actuellement directeur de recherche émérite à l’IRD (Institut de Recherches pour le Développement), médecin et anthropologue au Musée de l’Homme.
« Les prouesses de l’ADN ancien »
par Alain FROMENT
Depuis l’épidémie de Covid, tout le monde a entendu parler de la technique de la PCR. C’est grâce à ce procédé d’amplification de l’ADN que des progrès considérables, et de plus en plus spectaculaires, sont faits en anthropologie, en archéologie et bien entendu en criminologie.
Dans le domaine de l’évolution humaine, la PCR permet de séquencer le génome complet des populations disparues, notamment des néandertaliens, de retracer les grandes migrations qui ont façonné l’humanité, et de repérer l’origine de certaines prédispositions aux maladies.
Dans le domaine de la bioarchéologie, elle peut reconstituer les caractéristiques physiques des individus et, dans les cimetières anciens, définir leur apparentement. Elle peut aussi identifier la présence et l’évolution des germes pathogènes, caractériser l’alimentation, et même cerner le microbiote buccal et intestinal.
Quant à l’ADN environnemental, retrouvé dans les sédiments, il révèle la composition des paysages végétaux et animaux du passé, sur une profondeur, à l’heure actuelle, de 2 millions d’années. Sur cette échelle de temps, quand l’ADN humain est trop dégradé, de nouvelles méthodes, impliquant la paléoprotéomique, se révèlent prometteuses.